dimanche 31 juillet 2011

Open the brackets.

Bordel ce que j'aurais aimé être une note de bas de page. Histoire de passer inaperçue. Le truc qu'on ne voit pas, que personne ne lit, qui souvent prend de la place pour rien, mais qui parfois peut servir. A la demande quoi. En moins erratique que Belgacom TV, en moins sexuellement connoté que le room service. Donc oui je suis bien en train d'écrire mon mémoire, à ma surprise la plus générale.
Sinon j'aurais aimé être un bison aussi. Ou un yak. Un bel animal bien solide, planté sur ses nobles pattes au milieu de la pampa (j'aime bien "pampa" comme mot, et ça ne revient pas assez dans le discours publique), que personne ne vient faire chier avec des papiers de mutuelle par exemple. En plus je viens de vérifier sur Google, les bisons habitent bien dans la pampa, le bol. Il y a même un joli livre en allemand dessus. On est gâtés tsé.

mercredi 27 juillet 2011

Qu'il fut doux d'être enfant.






















Take time with a wounded hand, cause it likes to heal
Take time with a wounded hand, cause I like to steal.
 Stone Temple Pilots - Creep






La vie est parfois une grosse toupie multicolore, et me file de temps à autre la gerbe. Ce que j'ai en ligne de mire en écrivant ça: la perception qu'ont les autres de notre charmante personne.

Remontons le temps et arrêtons-nous à une bonne quinzaine d'années (en gros de mes 8 à 16 ans): j'étais alors, comme mes petits camarades me le scandaient régulièrement, grosse. J'avais également la tare d'être dans les premiers de classe, ce qui comme chacun sait est très mauvais: les défauts ne s'additionnent pas, ils se multiplient de manière exponentielle. J'avais donc l'outrecuidance d'être dotée d'une anatomie à géométrie variable et en plus je ne me faisais même pas oublier en étant cancre-moyenne. La lose, mec. Mais bon, comme je n'étais pas bien méchante et déjà bien conne sur le plan humain (bonne poire 4ever hein), les remarques pas du tout blessantes s'apparentaient généralement à "elle est gentille...mais dommage qu'elle soit grosse". Je n'ai jamais compris ce que l'un et l'autre de ces attributs faisaient dans la même phrase, mais soit. Le comportement à mon égard de mes camarades, ainsi que celui des instituteurs mais également des autres adultes, était souvent un brin hostile. J'ai mis des années à comprendre pourquoi, tout en ployant l'échine sous le poids de ces mots de plomb: le gros gosse, tu as envie de lui botter le cul. Pour qu'il maigrisse, déjà, parce que plus tard ça sera encore plus galère, mais aussi parce que tout ce gras, ça n'inspire que la paresse, la lenteur, la mollesse. Bref, tu as envie de lui gueuler "MAIS BOUGE-TOI". Et surtout tu utilises bien le mot "gros" à toutes les sauces, histoire que l'intéressé en ait une indigestion jusqu'au restant de ses jours.

Chemin faisant, j'ai perdu très soudainement une bonne partie de masse corporelle à l'adolescence. Et là, alors que j'attendais ça depuis des années, je n'ai pu m'empêcher d'observer le changement d'attitude des gens à mon égard. Les mecs, forcément, ont revu un peu leur jugement. Mais les adultes également. Finis les gestes d'impatience à la caisse quand tu ne trouves pas ta monnaie, les moqueries dans le bus quand tu passes devant les rangées latérales (oui celles du milieu, qui font un peu jury), les soupirs excédés quand tu ne marches pas assez vite dans la rue et j'en passe. Le choc. Et non, je n'exagère même pas, c'est ça le pire. J'ai mis du temps à me faire à cette nouvelle enveloppe, mon poids jouant gentiment au yoyo comme celui de pas mal de filles, mes complexes ont demeuré. 

Et récemment, j'ai vraiment perdu du poids. Cette fois-ci, on me dit que je suis maigre. Et là je rigole. Parce que ça m'en a bouffé du temps de mes 27 années, mais j'ai enfin compris. Ca n'ira jamais. Chacun voit ce qu'il a envie de voir, obéit à ses goûts, ses valeurs (parfois de merde, voir virgule précédente), ses envies. Pour ma part ça me plaît, sauf de me faire qualifier d'anorexique par un médecin, qui ignorait que juste avant de le voir, j'avais déjeuné de saucisson et de Schoko-bons (et sans me faire vomir après, HA).
Cependant soyons réalistes, j'ai compris mais pas pansé. Les remarques du passé ont laissé des griffes bien plus profondes sur ma carapace pas encore formée à l'époque, que celle d'aujourd'hui sur ma cuirasse (en carton certes, mais cuirasse quand même). Et il m'en reste encore des phobies, putain...


mardi 26 juillet 2011

Yes, we can't.





Avec lui je serai plus fort, il m'aidera dans les moments durs,
Avec lui je frimerai à mort, il m'aidera et guérira mes blessures.
Stupeflip - Ce petit blouson en daim




J'ai toujours bien aimé les pubs, le matraquage, la lobotomie commerciale. De la pub de bouffe pour chat qui fait "miau miau miau miau" à "tu me prêtes tes poils?" de Kiss Cool. Déjà quand j'étais un tout petit animal inoffensif, je contemplais les pubs Mattel et enviais ces petites filles au regard brillant, aux anglaises blondes si soyeuses et au coffre à jouets aussi empli que le mien mais en mieux, forcément. A chaque nouveauté annoncée, je partais à la chasse au Delhaize lors des courses hebdomadaires, me faisant piéger avec délice et consentement.
Alors une fois un peu grandie (point culminant : 1m64), je me suis tout naturellement tournée vers cette branche. De toute façon, astronaute j'aurais vomi dans la machine d'entraînement qui tourne, et ma condition physique de rêve m'empêchait de me laisser glisser en rond sur la rampe des pompiers. Bref, j'ai donc totalement par hasard fait un stage en relations publiques dans une belle agence de pub à Bruxelles, quand la crise ne menaçait pas, que tout le monde était jovial et insouciant et dilapidait l'argent de la dernière campagne (on préfère d'ailleurs dire business mais bon) dans des petits-déjeuners et brunchs pantagruéliques. J'aimais bien cette ambiance au départ, tout le monde se tutoyait, le mec du studio avait des tatouages partout, on m'envoyait acheter des cadeaux pour les clients, à qui d'ailleurs j'écrivais des cartes d'anniversaire.
Et puis mon stage en tant que copywriter a commencé. Mon art director s'appelait aussi Johanna, mais nous n'étions clairement pas du même monde. En gros, durant un mois, nous n'avons jamais trouvé de point d'équilibre et avons fini par nous nier royalement la gueule, ça valait mieux. Cette situation m'a quelque peu paniquée et m'a fait prendre conscience de la chose suivante : ton AD, c'est ton concubin +++. Parce qu'on passe des heeeeures ensemble à pinailler sur des détails refusés par le client, qu'on part en voyage à deux à Cuba vu qu'un tournage là-bas coûte moins cher qu'en Espagne, etc. Et vu qu'en mecs et en relations je n'étais déjà pas très douée, j'ai préféré reprendre des études, faire un master en commu pour aboutir à je ne sais pas trop quoi comme profession au final, mais pas publicitaire. Ce qui est d'ailleurs très con parce que je me rends compte aujourd'hui que c'est peut-être la seule voie qui s'ouvre à moi. Mais soit.

Tout ça pour dire que je n'avais pas de regrets. Jusqu'au jour où j'ai entendu ces mots magiques: "C'est peut-être à cause du chien qui regarde... Problème d'érection? N'hésitez pas à en parler". 

Merci au service public qui a le don d'exiger et de valider les plus belles campagnes.


lundi 25 juillet 2011

Lettre ouverte à Google +.




Cher Google +,


                    Avant même que tu ne naisses, j'étais déjà une fervente adepte de tes parents. Les invitations Gmail avaient à l'époque excité ma convoitise au plus haut point, et quand Blogger a jailli des limbes de Google, je m'y suis précipitée, séduite par ce fallacieux et démagogique argument de log-in: "cessons de délocaliser". De changer de nom d'utilisateur et de mot de passe pour chaque site, de devoir répéter cette si épuisante rengaine qu'est "déconnecter - bonjour, êtes-vous déjà inscrit? oui-non". En fait, ça donne un peu l'impression d'être bien au chaud à s'baraque, chaque petit animal dans son panier, tout est bien rangé. C'était rassurant, ça me donnait le sentiment d'être entourée, d'appartenir, plus qu'à une entité, à communauté, avec son identité propre. Même si la démarche s'est arrêtée à mon salon hein. C'était un peu le mondialisme mais en moins éthiquement dérangeant, car pour l'instant on ne délocalise pas le tissage des flux de kilooctets dans des usines asiatiques. Aujourd'hui, on a encore plus sentiment d'appartenir à une tribu : si l'un des outils plante (par exemple Gmail), pas de problème, maintenant on se chope sur toi, Google +. Tu nous proposes en fait un concept totalement inédit, si on n'est pas trop regardants: un avatar, une section infos et une section photos. Et bien sûr, DM (direct message pour faire la twittos), live chat (d'ailleurs, Google +, tu as tellement fait de mal à Mark qu'il a décidé de bousiller celui de Facebook) et autres petites gâteries 3.0. telles la visioconférence et le si exotique "like".
Ne mentons pas, j'ai aimé cette symbiose, cette harmonie des outils communicationnels. Comme un mode de vie et pas comme une mode tout court. Pas comme on a aimé les Buffalos en 99 pour se rendre compte des années plus tard qu'on aurait mieux fait de rester aux Palladiums. Non. C'est  bien un mode de vie pour moi, car je crois en la communication multifonctionnelle, multidirectionnelle et d'autres mots en poly- qui font bien (et en la licorne rose invisible aussi mais ça c'est autre chose).

Le revers de toutes ces paillettes est ma foi le plus simple et évident des vices de l'interdépendance : une trop grande interdépendance. Faisant fi de cet adage par trop poussiéreux, docilement, j'ai donc uploadé sur toi un album regroupant les photos de mon blog. Fort bien me dis-je, mais il y en a quelques-unes (beaucoup) que bof. Je m'empressai donc de les effacer, et quelle ne fut pas ma surprise, à l'ouverture de mon blog, de constater que ces images ne se sont pas contentées de s'éclipser de cet album, mais également de mon blog. Dans la mesure où il s'agit de ma 6e année de bloggage, et donc d'entassage de photos, je crois que tu peux, cher Google +, comprendre mon désarroi et mon envie de dire "fffFFFFuuuUUU".
Et pourtant je ne t'en veux pas.
Je saisis ta logique d'interconnexion, tu vois. Mais, comme avec le minitel, l'EyeToy ou le ping pong à jouer sur sa télé dans les 70's : l'humanité n'est pas prête. Alors s'il te plaît, ne nous fais pas prononcer cette sentence de hipster blasé "c'est bien mais ça sert à rien",  car on sait tous que tu peux faire mieux que ça. Et n'oublie pas que même si je suis restée polie, il y en a quelques-uns qui se foutent déjà bien de toi

En espérant que tu ne nous oublieras pas, nous, les utilisateurs lambdas.

Johanna


dimanche 24 juillet 2011

That's sugarcane that tasted good.







Dis-moi.



Dis-moi comment j'en suis arrivée là. A avoir 27 ans, à contenir des spasmes de douleur dans un gros sweat informe et gris, avec pour seule compagnie un fuckn legging troué. A avoir les yeux rougis et pas maquillés un dimanche matin, tout en écoutant pour la 500e fois la même chanson. Non pas à cause d'une sortie délirante finie aux aurores, non. Enfin je dis qu'on est dimanche, mais hier aussi c'était dimanche. C'est très souvent dimanche ces derniers temps je trouve. Alors que ce jour m'a toujours monumentalement foutu la gerbe. C'est le jour où tout retombe comme un vieux soufflé, où tout sera à refaire le lendemain.
Bref, si ma rétine est rayée, c'est à cause d'un certain .doc, entamé il y a trop longtemps et pas bien entretenu, pas trop choyé. Ce truc qui contient plus de notes en bas de page que de pages, justement. A rendre le 16. Avec "Travail de fin d'études" écrit dessus. Et probablement des fautes d'inattention dedans. Comment j'en suis arrivée là, alors qu'à 22 ans je frétillais. L'ULB a tué cette frétillance en même temps que mes espoirs de parvenir un jour à quelque chose d'honorable. J'ai perdu ma confiance en moi en parcourant les (petites) allées du PUB, en frayant tant bien que mal mon chemin dans des couloirs peuplés par des gens plus intelligents, plus appliqués, moins torturés que moi. C'est quand même con. Mais je compte sur les mois prochains pour me dire ce que j'y aurai gagné, sait-on jamais...


Brussels Summer 2011

Sur une échelle du chiant allant de 1 à Laurent Ruquier, je dirais que cette période se place sur un honnête 8. C'est-à-dire qu'on essaie de rigoler malgré le temps de merde, mais quelqu'un arrive toujours à faire retomber ce soufflé à peine monté. Ce qui est toujours mieux que pas de soufflé du tout, entendons-nous bien.

On se retourne deux secondes, et paf : les all-in turcs, tunisiens ou autre ne font plus le plein de jeunes cons, la Grèce a failli fermer boutique, un mec sourit tout en dégommant la Norvège et Amy part  soi-disant rejoindre Kurt et les autres au Club des 27. 

Si ces événements ou faits ou faits sont...divers, ce qui m'interpelle dans un autre domaine est la façon dont les bloggeurs et internautes sont hyper au taquet. C'est à qui balancera le tweet le plus exact en termes de victimes, qui updatera la page wiki du mort en premier, qui sera le plus rapide à relayer les fautes de frappe d'AFP sur son blog. En gros il faut donner la tendance, et vite, avant que la concurrence ne nous la pique, surtout. On connaissait déjà le principe chez les journaleux,  et on pouvait le comprendre (sans autant le cautionner) au vu des arguments de rémunération et de statut précaire du journaliste. Mais vu la rapidité des flux ici, il y a de quoi largement plus s'inquiéter. Le contenant est bien entendu très travaillé, on y met de la user-friendliness et du java et... et le contenu? Bah on verra ça un autre jour, de toute façon c'est déjà rebloggé.



samedi 23 juillet 2011

Tell me where did you sleep last night.



Fatcha, je n'en reviens pas. Là d'un coup comme ça en feuilletant virtuellement Some e-cards, j'ai dit "ok", alors que personne ne me lançait particulièrement de défi. J'ai pris mon petit crayon, qui me semblait si inaccessible ces dernières années, son graphite s'attardant déjà sur le bout de mes doigts, comme au bon vieux temps (oui, je crois en l'estompe manuelle à la main). Et j'ai commencé à griffonner, comme autre fois, à frotter mes doigts partout pour faire fondre mes erreurs de traits, pour finalement être plus ou moins satisfaite. Après une abstinence de 5 ans, c'est passable. Mais, chose qui m'intéresse un brin plus, ça veut surtout dire qu'un de mes petits loquets mentaux vient de sauter, et même pas par forcing en plus, c'est fascinant. Je voudrais maintenant détruire celui de l'écriture. Et me mettre à vomir des pages et des pages de mémoire. Si seulement ça pouvait marcher...

vendredi 22 juillet 2011

When you're 21, you're not fun.




J'eus sincèrement aimé que la vie soit un gros Tumblr, où l'on pourrait passer d'une image à l'autre sans lien apparent, en totale digression. Parfois, c'est vrai que ça y ressemble, mais souvent il faut faire preuve d'une certaine cohésion et s'embarrasser de codes et autres normes, pour normaliser quoi. Pas de bipolarité, de compulsions, d'attendrissement déplacé. Alors que passer de forever alone à du food porn, en jetant un oeil sur une awkward family photo, et bien ça me semble plus sain. Mais non. A la place il faut remplir des captchas (souvent 2 fois tellement ils sont de plus en plus illisibles) et se poser plein de questions, telles :

- écouter Arte durant son sommeil est-il réellement néfaste pour la vie sociale?
- les poêles Tefal rayées sont-elles vraiment cancérigènes?
- peut-on dignement se présenter à la présidentielle en s'appelant Poutou?

Vivement le web 4.0.

jeudi 21 juillet 2011

Oh mon dieu. Je ne mets même pas de titre, cette journée n'en mérite pas. On ne s'est jamais autant foutu de ma gueule, et pourtant "dieu" sait que. Même quand j'allais à la piscine étant gosse, je ne me sentais pas aussi humiliée que ce que j'ai pu ressentir aujourd'hui. Chacune de mes phrases a été contredite. Chacun de mes "symptômes" a été minimisé, ridiculisé, envoyé bien loin, genre dans la corbeille où ont atterri mes mouchoirs. La douleur? On vit avec elle. Limite on s'en délecte. De toute façon, tout le monde a mal au dos, c'est le mal du siècle, c'est universel, c'est d'ailleurs pour ce pseudo-mal que les synonymes ont été inventés. Depuis 11 ans, je me fous donc de ma gueule avec application. C'est vrai qu'il n'y a rien de plus exaltant qu'une course-relais dans les hôpitaux bruxellois. 45 min de...je n'ai pas de mots pour une fois. Et 45€, soit à peu près le même tarif qu'un téléphone rose de Club RTL. Putain, si j'avais su. Là j'ai juste eu envie de partir très loin,  de me liquéfier pour disparaître sous son bureau, ou d'avoir la faculté de pouvoir m'évader par l'esprit (comme dans Sucker Punch mais en moins space-samouraï-monstres). Mais apparemment je n'ai pas encore les skills.  Pour quoi que ce soit. Trop névrosée. Car tout est dans ma tête, tout n'est que complexe d'Electre (probablement parce que mes parents n'ont malheureusement jamais divorcé, cas classique), conflit enfance-adolescence non-résolu, manque de confiance en soi, mauvais choix d'études et anorexie. Mes canaux lacrymaux en hurlent encore, et si je les ai plus ou moins tenus hermétiques durant deux ans, ils ont tout rattrapé ce matin.

Mais je n'arrive pas à m'enlever de la tête qu'il a peut-être raison, bien sûr. Sinon ça serait trop facile.

Je suis fatiguée, tsé.

mercredi 20 juillet 2011

Et si cette fois...

Voilà, rendez-vous dans 2h25 chez un potentiel nouvel ami : Jean-Philippe le rhumatologue. Et toujours ce stress, cette envie de déposer mes tripes directement sur son bureau pour lui montrer que je suis sérieuse. Que ce n'est pas parce que j'ai à peine l'air majeure que je n'ai pas le droit d'avoir envie de me griffer pour penser à autre chose. Et toujours les mêmes questions : va-t-il lui aussi se foutre de ma gueule, quel médicament indigeste va-t-il me prescrire, est-ce que le contact va bien passer? Gloss ou rouge-à-lèvres? Un peu comme un premier rendez-vous, mais en plus normalisé. Et si cette fois c'était la bonne, s'il pouvait me dire "ah mais oui j'ai eu un cas comme vous". Mieux vaut ne pas y penser?


dimanche 17 juillet 2011

Pump up the jam.

Daniel Radcliffe posant pour la pièce "Equus"...




Harry Potter me fait monumentalement chier. Voilà, c'est dit. Après m'être enfilé 7 tomes, dont les 3 derniers achetés chez Waterstone pour gagner du temps sur les traducteurs, et fini le 6 en larmes (je suis TRÈS bon public), les dernières pages du 7 m'ont juste arraché une moue de dégoût et d'incrédulité. Un happy ending über-américain lamentable, du miel dégoulinant des pages sur mes genoux, un sourire confiant, le regard mystérieux et tourné vers l'avenir : je dis non. Il me fallait du sombre... mais Hermione roule une pelle à Ron. Il me fallait des forces du mal bien résistantes... mais Rogue est un gentil. Il est évident que satisfaire un lectorat aussi important après tant de tomes relève de l'impossible, mais là, J.K a choisi pire que la facilité. Où sont passés les murs de Poudlard, suintant d'humidité et d'esprits diaboliques, merde? Et voir ces gosses camper devant les cinémas pour l'avant-première, le front frappé d'un éclair et les fausses lunettes sur le nez, ça me fait penser que je vieillis. Au fond, c'est peut-être simplement de l'envie.

samedi 16 juillet 2011

Was I right to leave?




















She dreams in color, she dreams in red
Can't find a better man.

 Pearl Jam - Better Man





J'ai vu tellement de salles d'attente et de cabinets de consultation ces derniers mois que j'ai bien envie d'écrire un guide.  Genre mes meilleures adresses, les choses à éviter, la relation avec médecin. Dans un premier temps, un ou deux posts suffiront.

D'abord, distinguer le public du privé.

Chez un médecin privé, on est souvent reçu à la maison, comme les potes. Sauf qu'on est généralement accueilli par une secrétaire. On entre et c'est bien cosy, papier peint qui me rappelle le mercredi chez mes grands-parents (un subtil camaïeu d'orange et de brun : 50's are not so dead), tentures bien épaisses datant probablement de l'année où le praticien a eu son doctorat (s'il l'a bien eu, pour certains j'ai quand même eu des doutes). Les meubles sont aussi sombres que mes pensées au moment où j'effleure leur patine, le chêne sert peut-être à dire qu'ici c'est du sérieux, pas comme chez ces sauvageons des hôpitaux universitaires. Les affiches d'info-santé ne sont même plus déprimantes : quand je vois les "Vous sentez cette douleur? C'est probablement un CANCER", ça me fait plutôt penser aux news gentiment alarmistes de la Fox. Je m'assieds donc au ralenti à ce moment-là, les yeux rivés sur les photos de mannequins d'un jour à la peau parsemée de fleurs de cimetière, s'évertuant à enseigner au patient la posture à adopter dans diverses situations, dont souvent : en promenade avec les petits-enfants, au golf, au backgammon. Si j'avais déjà des doutes quant à ma naissance bien trop tardive, j'en ai là la confirmation. Les revues sont de type Paris Match et Gala, car à 50€ la séance, le public-cible est plutôt aisé, âgé, doté d'un intérêt certain pour le rapt de Charlène par Albert et l'installation d'un Stannah. Je me retiens souvent de subtiliser un "Nous Deux", par respect pour mon (vieux) prochain.  Les regards (dussé-je dire les cataractes? Non hein, ça ira comme ça.) sont généralement rivés sur mes baskets ou les morceaux de métal incrustés dans ma peau mais se détournent bien vite, avec un demi-sourire, quand je les croise. Le silence est pesant, à peine masqué par une compil' de classique, les toussotements s'enchaînent. Le maître de cérémonie entre alors, en blouse blanche, lunetté, grisonnant à souhait. L'image du patriarche, universitaire de surcroît. La poignée de main est comme ailleurs révélatrice, voire déterminante pour la suite de la relation. Je ne sais pas si c'est à ce moment-là que je merde, ou si c'est plutôt quand je soupire après la fatale question "et donc qu'est-ce qui vous amène?":

- "11 ans." => trop pesant
- "11 ans de douleurs" => trop "Les Misérables", et allez, entre nous, qui crois-je duper?
- "en fait les anti-douleur/inflammatoires ne marchent pas" => pas de problème, je ressortirai sans avoir avancé d'un pas mais dans mon sac seront bien sagement pliées 3 ordonnances, "juste au cas où ça ne serait pas efficace mais j'en doute"
- et je ne continue pas.

Une des possibles raisons de mon insuccès auprès de la caducée peut également être mon manque de répartie face à des questions ou assertions purement dégueulasses/discriminantes/pleines de préjugés quant à mon âge :

- vous fumez?
- non.
- ah vraiment?? (rictus moqueur)

- vous buvez?
- euh la dernière fois c'était il y a 6 mois
- oui, donc régulièrement.

Et j'en passe. Parce que celui-là m'énerve encore trop et que j'ai envie de lui écrire une lettre, voire pire : de le dénoncer à Ciné-Télé Revue.

Pour conclure, ce qui me fascine, et ce particulièrement chez les médecins privés, c'est cette facilité à détourner la conversation de ma question première, à savoir : "pourquoi vous ne trouvez pas ce que j'ai?" ou "pourquoi aucun traitement ne marche?". A ce moment, je ne sais même plus ce qu'ils peuvent me raconter, blabla c'est trop profond, c'est vraiment curieux mais c'est possible, on verra à la prochaine séance. J'ai surtout l'impression que le privé cherche davantage à fidéliser le chaland que son homologue publique, qui, nous le verrons, est plutôt porté sur l'outsourcing ou ordonnance pour examens médicaux à outrance. Pour les premiers, il doit s'agir d'une question de résidence secondaire à la Baule à entretenir probablement. 

Prochain post sur la pugnacité (pas forcément plus payante) du secteur hospitalier, donc.


Glucose x amertume

Le croissant du matin, c'est pour faire passer l'amertume du passé. Le goût âcre de l'ignorance, de l'indifférence, mélangé à celui plus prononcé à mes yeux du déni. J'ai eu du mal à digérer tout ça, pendant des années au moins et le café au lait n'arrangera rien...  Je n'arrive pas vraiment à dire si je lui en veux de m'avoir délaissée, de m'avoir souvent fait passer après, alors que j'étais pourtant seule et encore bien  désarmée. Et lui, n'en parlons même pas. Non, n'en parlons pas car il n'est même pas pris en compte, alors que c'est un peu triste d'avoir enchaîné les échecs. 
Toujours aujourd'hui, je regarde ce croissant et me demande ce qui se cache là-dedans : pardon ou non merci?