lundi 18 décembre 2006

Comin' outta my cage.
















Merde.


C'est aujourd'hui.



Bon, bien sûr il y avait des signes, mais ce fut tellement facile de les ignorer...

Une clarté journalière réduite, l'humeur générale exponentiellement maussade, et ces saloperies de petites décorations vicieuses: chaussettes rayées à clochettes irritantes à l'ouïe, anges poussiéreux, lutins au rictus traumatisant, etc. On a voulu nier, car en 11 mois et 30 jours c'est tellement tentant d'oublier et de panser ses plaies, mais seulement voilà...


Nous sommes le soir du 24 décembre.


Après avoir, comme il se doit, accueilli hypocritement les invités dans l'entrée en les complimentant sur leur cravate Mickey à deux balles et leur fausse parure de diamants, pour ensuite discuter de tout ou plutôt de rien pendant une heure et demie en se gavant de zakouskis (comme ça on parle moins), à la limite de la nausée, nous passons ENFIN à table.
A la lueur tremblotante des 142 bougies parsemées avec tant de goût dans la pièce, j'attends le "floc" qui concrétisera l'arrivée de la dinde dans mon assiette. La pauvre bête ayant mijoté 5h à 250°, les fibres se détachent facilement, laissant présager une dessication buccale imminente. Je n'ai cependant pas le temps de jouer avec l'animal car voilà déjà que l'on noit ce triste spectacle sous une épaisse couche de purée dégoulinante de beurre et de reproches.

Les petites remarques douces-amères s'entassent.
Les bouchées fades se suivent et se ressemblent.
Les sourires de convenance se multiplient.
Les conversations insipides s'enchaînent.



MAIS STOP.

Le meilleur reste à venir: LE BILAN DE FIN D'ANNEE, à faire en interne entre deux sourires fourbes, et qui en théorie peut vous sauver le moral dans une telle situation.


Alors concrètement, que dire...



- des études à finalité inconnue, à voir après résultats.
- des amis sur qui on peut toujours compter...
- ...d'autres moins.
- un diplôme.
- aucune maladie radioactive à déclarer.
- grande première: du positivisme.
- un fameux lot d'informations diverses, encore et toujours à comparer et à classer.
- un bel aperçu de la vie active et des cuillères en croix que personne ne verra.
- beaucoup de conneries gravées dans la mémoire et plein d'autres en projet...



Bref, globalement on peut dire que 2006 a porté ses fruits, beaucoup plus savoureux que ceux qui accompagnent le dessert, confits et bourrés de l'amertume latente qui a plombé tout le repas. Les convives s'en iront les uns après les autres, qui prétextant une grosse fatigue vers 00h02, qui ne daignant décoller avant que la bouteille de Grand Marnier® ne soit vide, chacun laissant derrière lui une pile d'assiettes sales et de commentaires bien sentis lâchés dans le creux de l'oreille du voisin à la moindre occasion. Mais comme chacun sait, le meilleur des feedbacks de réveillon se fera dans la voiture, à peine installé derrière le volant, comportant le fameux "C'est la dernière fois qu'on met les pieds chez ta sœur".


Un repas de Noël classique en somme.






Bon, sinon blague à part: dans 3 jours commenceront les festivités, les vraies.


  • En guise d'amuse-bouche: les conseils foireux des anciens, marinade de tuyaux fictifs professoraux.
  • En entrée: deux semaines de blocus sur leur coulis de nouilles en sachet, parfumées au stress et au café, migraine en supplément.
  • En plat de résistance: trois semaines de relecture sur son lit d'incertitudes et de pétage de plombs, à l'étuvée.
  • En dessert: une semaine de vacances en last second, doutes glacés et remise en question meringuée, paillettes de gueule de bois.



Pour l'addition, prévoir une American Express Diamond StarShine et plus si affinités.



Tout ça pour dire que je ne serai pas là, à défaut d'être vraiment ailleurs.




Photo: chez moi c'est Noël depuis le 1er novembre. Mais les gens ne savent pas.