lundi 18 décembre 2006

Comin' outta my cage.
















Merde.


C'est aujourd'hui.



Bon, bien sûr il y avait des signes, mais ce fut tellement facile de les ignorer...

Une clarté journalière réduite, l'humeur générale exponentiellement maussade, et ces saloperies de petites décorations vicieuses: chaussettes rayées à clochettes irritantes à l'ouïe, anges poussiéreux, lutins au rictus traumatisant, etc. On a voulu nier, car en 11 mois et 30 jours c'est tellement tentant d'oublier et de panser ses plaies, mais seulement voilà...


Nous sommes le soir du 24 décembre.


Après avoir, comme il se doit, accueilli hypocritement les invités dans l'entrée en les complimentant sur leur cravate Mickey à deux balles et leur fausse parure de diamants, pour ensuite discuter de tout ou plutôt de rien pendant une heure et demie en se gavant de zakouskis (comme ça on parle moins), à la limite de la nausée, nous passons ENFIN à table.
A la lueur tremblotante des 142 bougies parsemées avec tant de goût dans la pièce, j'attends le "floc" qui concrétisera l'arrivée de la dinde dans mon assiette. La pauvre bête ayant mijoté 5h à 250°, les fibres se détachent facilement, laissant présager une dessication buccale imminente. Je n'ai cependant pas le temps de jouer avec l'animal car voilà déjà que l'on noit ce triste spectacle sous une épaisse couche de purée dégoulinante de beurre et de reproches.

Les petites remarques douces-amères s'entassent.
Les bouchées fades se suivent et se ressemblent.
Les sourires de convenance se multiplient.
Les conversations insipides s'enchaînent.



MAIS STOP.

Le meilleur reste à venir: LE BILAN DE FIN D'ANNEE, à faire en interne entre deux sourires fourbes, et qui en théorie peut vous sauver le moral dans une telle situation.


Alors concrètement, que dire...



- des études à finalité inconnue, à voir après résultats.
- des amis sur qui on peut toujours compter...
- ...d'autres moins.
- un diplôme.
- aucune maladie radioactive à déclarer.
- grande première: du positivisme.
- un fameux lot d'informations diverses, encore et toujours à comparer et à classer.
- un bel aperçu de la vie active et des cuillères en croix que personne ne verra.
- beaucoup de conneries gravées dans la mémoire et plein d'autres en projet...



Bref, globalement on peut dire que 2006 a porté ses fruits, beaucoup plus savoureux que ceux qui accompagnent le dessert, confits et bourrés de l'amertume latente qui a plombé tout le repas. Les convives s'en iront les uns après les autres, qui prétextant une grosse fatigue vers 00h02, qui ne daignant décoller avant que la bouteille de Grand Marnier® ne soit vide, chacun laissant derrière lui une pile d'assiettes sales et de commentaires bien sentis lâchés dans le creux de l'oreille du voisin à la moindre occasion. Mais comme chacun sait, le meilleur des feedbacks de réveillon se fera dans la voiture, à peine installé derrière le volant, comportant le fameux "C'est la dernière fois qu'on met les pieds chez ta sœur".


Un repas de Noël classique en somme.






Bon, sinon blague à part: dans 3 jours commenceront les festivités, les vraies.


  • En guise d'amuse-bouche: les conseils foireux des anciens, marinade de tuyaux fictifs professoraux.
  • En entrée: deux semaines de blocus sur leur coulis de nouilles en sachet, parfumées au stress et au café, migraine en supplément.
  • En plat de résistance: trois semaines de relecture sur son lit d'incertitudes et de pétage de plombs, à l'étuvée.
  • En dessert: une semaine de vacances en last second, doutes glacés et remise en question meringuée, paillettes de gueule de bois.



Pour l'addition, prévoir une American Express Diamond StarShine et plus si affinités.



Tout ça pour dire que je ne serai pas là, à défaut d'être vraiment ailleurs.




Photo: chez moi c'est Noël depuis le 1er novembre. Mais les gens ne savent pas.

jeudi 23 novembre 2006

The beat starts here.


















Vous savez quoi?



On est jeudi. Et le jeudi c'est le jour où ma contre-productivité prend du recul, où l'ennui et la fatigue dominent et où les phrases les plus improbables coulent de mon stylo pour ensuite se retrouver modifiées sur ce joli (?) blogspot.

Aujourd'hui encore, ça n'a pas raté...



L'atmosphère de la salle de cours est glauque, une fois de plus... Les visages sont fermés, vaguement tristes malgré le temps radieux, et si quelqu'un nous passait au sépia, ce serait d'un charmant effet.
Les paroles hautement juridiques de la prof sonnent encore et toujours comme une bouillie fade et trop épaisse à mes oreilles.
La lumière se veut tamisée et collégiale mais ne réussit qu'à donner un goût de premier rendez-vous raté. Vous voyez, ce genre de moment dont la cruauté s'infiltre en vous telle la lame d'une dague acérée : LE moment où tout ce que vous aviez imaginé, transposé dans la réalité et bâti sur des bribes d'illusions et fragments d'idéaux ne s'avère être qu'un rêve. Et le restera à jamais. Cet instant où la platitude du monde vous retombe lourdement entre les omoplates, vous enjoignant à ployer, ployer encore...et à vous effacer.

Décidément, ce cours de droit n'est vraiment pas fait pour mettre de l'ordre dans mes idées xD Les digressions et élucubrations diverses sont plus que jamais à l'ordre du jour...

Après les dérives éthyliques du cours de philo (d'ailleurs si quelqu'un pouvait m'aider à saisir la nuance entre immortel et éternel cela serait bien urbain!), l'amendement 26 bis de l'alinéa de Palo Alto n'est vraiment pas salvateur en cette fin de semaine morne et pluvieuse. La tête lourdement posée dans une main, le corps plié en un angle douteux afin de ne pas gêner mes voisins, mes pensées se perdent et tournoient dans l'air, pour ensuite retomber en un chapelet de mots vaguement cohérents mais dénués d'intérêt, le tout dans le seul but de m'épargner la honte de l'endormissement publique.

Ecrire, c'est tenir. Aller plus loin. Et bien sûr expier. Ici c'est quelqu'un d'autre qui vous parle et qui forme ces phrases.

Pourtant cette fois l'écriture ne suffit pas à m'apaiser.

En cet instant précis, je sens grandir en moi un malaise, un manque, une angoisse. Et pour faire taire ce dérangeant écho, une seule solution serait envisageable: la musique.

Et là, j'aurais vraiment besoin de savoir que we're not alone in this psychodrome, histoire de penser que tout ceci n'est pas vain. Le mieux serait bien sûr que quelqu'un vienne me planter directement dans les tympans le fait qu'il was waiting for me for so many nights, was waiting for me for time to time, seulement c'est beau de rêver mais ça fait longtemps que dreams aren't my reality anymore. Mais malgré tout, I was hoping someday you'd be on your way to better things, donc le moral ne va pas si mal. En fait, ce qui me rassure le plus c'est qu'ils are my friends, so I will never be alone again, voyez-vous, et j'en viens à penser que c'est là l'essentiel, surtout quand je me sens comme in the middle of the world on a fishhook et que malgré les apparences, they all love to see ya fall, flat on your face.
Cependant, il faut arrêter de se leurrer : qui n'a jamais rêvé d'être pressure free, from the weight of nothing that bears down on me?
Ici les gens s'agitent autour de moi en un vaste show must go on relativement entraînant, bien que le principe de base soit apparemment qu'I don't care about anyone else but me. Et la seule chose que j'ai envie de leur demander c'est de don't stop me now, I'm having such a good time... Après tout, à chacun son United States of Whatever.

Et quand je relis ce texte, I can't rembember my own name : I think I've gone insane.

samedi 28 octobre 2006

...doesn't care about the crash!
















La salle de l'AB est comble, de la fosse aux balcons, et une nuée d'électrons libres semblent se matérialiser sous nos yeux, tant l'atmosphère est déjà saturée d'impatience...

Les Infadels ont déjà bien chauffé la salle, au cri de "Love like semtex", "Topboy" ou "Can't get enough". Les membres du groupe révèlent une énergie et une assurance agréablement surprenantes par rapport au ton posé et structuré de l'album. Que du bonheur!

Une courte pause et Vitalic débarque alors, silhouette longiligne toute de noir vêtue, et s'installe aux platines sans autres formalités. Sur une toile transparente sont projetés imprimé léopard, étoiles et squelettes de chevaux: on est vintage ou on ne l'est pas!

Le beat s'installe dans la peau et les os, progressif et dynamique, pour atteindre son apogée dans la montée anthologique de "My Friend Dario", saluée par un gigantesque saut collectif de la foule hurlante et comme en transe.

Une heure de set à dégouliner dans la symbiose générale, à fermer les yeux, renverser la tête en arrière afin de savourer l'instant présent et tenter de conserver une parcelle de ces vibrations électrisantes...

Seul bémol: une heure c'est bien trop court!!


mardi 24 octobre 2006

The word is on the street.























A golden bird that flies away,
A candle's fickle flame.
Cake - Never there




Une vague connaissance (environ 1m90, cheveux grisonnants, yeux verts sales) m'a suggéré que l'amour, c'était un peu comme le tapis roulant d'une caisse de supermarché, et que finalement l'entierté de ce concept mercantile était applicable à loisir à ce sujet si souvent décrit et décrié.
Au départ, l'idée m'a semblée un peu capillo-tractée, mais enfin, pourquoi pas?


C'est là que j'ai fermé les yeux et me suis laissée entraîner dans cette chimère de consommation frénétique...

...pour me retrouver plongée dans une vaste sphère über-lumineuse entièrement tapissée d'articles.

-Kassa twéééééé

Tout m'aveugle dans un premier temps, mais ensuite les formes et slogans m'apparaissent un peu plus clairement. Les murs sont peints d'un rose dégoulinant, le sol est recouvert d'une feutrine pourpre, élimée et maculée de résidus non-identifiables. L'ambiance se trouve gentiment égayée par de suaves mélopées dignes des ascenseurs new-yorkais les plus prisés.
Les réjouissances semblent pouvoir commencer.
Une date de péremption furtivement entrevue me permet de situer l'époque: nous sommes en 1999. Un point pour la date, seulement voilà: où aller?

Les autres clients ont l'air de savoir ce qu'ils font, je me dois donc de les suivre...pour bien vite me rendre compte que chacun a son propre comportement d'achat et que copier sur mon voisin ne me servira décidément à rien.

-Dites madame vous exagérez, vous avez oublié de peser vos poireaux...

En effet, le consommateur caméléon est ici représenté dans toute sa splendeur: la situation dans laquelle le consommateur potentiel évolue est alors déterminante. Qu'il s'agisse d'un moment de la journée bien particulier, d'un point géographique, de sa situation familiale ou de la personne qui l'accompagne, le prospect se doit de choisir le produit le mieux adapté à sa situation physique et morale présente.
En d'autres termes: autant acheter ce qui clinque, on verra ensuite pour le service après-vente.

Cette optique de moyen-terme ne me sied pas du tout, mais l'économie de marché a raison de moi et je choisis un peu au hasard un produit de terroir à l'emballage peu attrayant...mais qui m'a l'air solide. Pour un premier achat, autant rester modeste.

Vient le moment tant attendu de passer à la caisse... Le tapis roulant est comme moite et englué de quelques feuilles verdâtres, la caissière est rougeaude et peu amène, et tout cela sonne comme un avertissement: "casse-toi tant qu'il en est encore temps! ". Etant encore fort jeune et influençable, à la vue des autres clients tellement satisfaits et sûrs d'eux, je décide de justesse de ne pas me raviser et d'assumer mon achat.

-400g... Il y en a un peu plus, je laisse?

Avide de savoir et curieuse de cet environnement nouveau, j'observe cependant attentivement le reste de la clientèle...

Certains semblent avoir trouvé le truc et déposent nonchalament leur panier à la caisse pour ensuite partir à la quête de leur article. Ainsi, leur place est conservée dans la file et ils ne perdent aucun temps.

D'autres dépassent l'entierté de la file et bourrent dans les jambes des gens avec leurs caddies. D'autres encore laissent passer une ou deux personnes, histoire probablement de se donner le temps de réfléchir.

Pour terminer par ceux qui comme moi se précipitent, le sourire aux lèvres et l'air niais de quelqu'un qui est fier de jouer avec des allumettes.

Une fois sortie de la torpeur de la pulsion d'achat, la réalité se rappelle à mon bon souvenir.
Matériaux défectueux, allergies, promesses non-tenues: multiples sont les déconvenues, et cela je m'en rends bien vite compte. Seulement voilà, retourner au magasin est tout de même un signe d'échec pour bon nombre d'entre nous, tant est si bien que je préfère donner un ou deux petits coups, secouer énergiquement, plutôt que de rendre cet article auquel je me suis attachée au fil du temps malgré son ingratitude.
Après quelques années, le poids de l'inefficacité se faisant trop lourdement ressentir, j'en viens à partir à la recherche de la fameuse garantie...que je ne retrouverai bien sûr jamais: encore aurait-il fallu en recevoir une!
Mon choix se portera donc sur la mise en liberté de l'article, dont la texture et les capacités s'amélioreront dans des proportions indécentes une fois qu'une autre personne se sera portée acquéreuse.

Ainsi va la vie dans les F1 et autres surfaces de vente communément décrits et analysés par GfK et Kotler, inconscients que pour au moins deux jeunes belges, cela revêt un tout autre sens.

Le bilan de cette expérience me laisse comme un goût amer prononcé et un poids sur le coeur. Des "plus jamais" et autres "si j'avais su" fleurissent sur ma conscience et mon innocence pour ne jamais me laisser en paix. Une partie de mes illusions concernant la publicité et le monde de la consommation vient de s'envoler et je me jure désormais de ne plus y prendre garde, d'étudier le produit sous toutes ses coutures... Facile à dire.

La prochaine fois, je commanderai une pizza.


samedi 21 octobre 2006

Day, my, day, my.















Ce fameux jeudi avait mal commencé:

- un réveil gracieusement offert par Cuir n°1
- des paupières toujours lourdes à 14h
- un cours de droit de la communication mentionnant que "pour autant que le droit de l'émetteur soit menacé, alors oui, la censure est préventive, à titre d'urgence provisoire évidente."

Melting pot de déconvenues, vous en conviendrez.


Il y a des jours comme ça, je ne comprends pas.
On se dit que l'on a tout pour être heureux: une famille adorable, toute de miel enrobée, des amis dégoulinants de propositions de sorties et d'attentions choyantes, des études passionnantes, etc.
Ca bien sûr c'est la vision american-dreamisée, aperçu réconfortant bien que stroboscopique d'une réalité en demi-teinte lorsque, comme le dit si bien Umut, "on s'est un peu trop laissé pleuvoir dans le cul".

Tout est éphémère et désarticulé: fast food, fast day, fast night. Le lendemain on recommence et...

Le positivisme forcené, j'ai déjà tenté. Mais il faut bien admettre qu'au bout d'un moment, la chantilly garnie de sprinkles fait vomir. J'ai beau essayer de me dire qu'il ne s'agit que de 3 pauvres années, 3 années pour déterminer 40 ans d'une brillante carrière de reporter intrépide en tailleur Chanel, il y a comme des ratés dans la mécanique implacable de l'avenir. La rhétorique universelle du bonheur, c'est bien, le concret, c'est mieux.


Petit rappel des faits:

L'atmosphère est lourde, crayeuse, saturée d'Anaïs-Anaïs et de fumet de fauve estudiantin. Il flotte dans ce vieux local de la fac de philo comme une odeur de tabliers noirs amidonnés et d'encre de Chine hors d'usage. A la seule vue de l'étalage digne d'une succursale de Phonehouse sur chacune des tablettes, la réalité me rattrappe soudain et me hurle à l'oreille "On est en 2006 et tu ne glandes rien, connasse!". Je n'ai pas ri à sa blague, pour la raison que cette voix n'a pas tort.

Il est 14h30, je suis vaguement avachie sur une planche de bois à l'ergonomie douteuse, censée m'aider à affronter la cruelle réalité d'un cours de droit dont l'humour m'échappe quelque peu.


"Et alors je lui dis: mais Mr Le Juge, vous n'y pensez pas!!!" (rires confortants)


Un rapide regard aux étudiants alentours me permet de m'assurer que si leur rire a des accents de connivence légèrement condescendante, leur regard est aussi torve que le mien, reflet de la question que nous nous posons tous rituellement: comment peut-on décemment assumer cette branche et blablabla.

Je vous ai déjà dit que je n'aimais pas le jeudi?

En primaire, c'était le jour de la piscine, moment de désespoir intense, où, boudinés dans des maillots ridicules, le crâne enserré d'un bout de tissu aux couleurs de la Norvège, nous tentions vainement de garder un semblant de dignité malgré la morsure du chlore et l'injonction latente de "faire comme si on était un dauphin altier".

Comble de la Loi de Murphy, découlant pourtant d'une certaine logique: le jeudi, jour de piscine, était également synonyme de jour du poisson chez mes grands-parents. 12 ans durant, malgré moult récriminations, nausées feintes et autres excuses, ce foutu animal s'est retrouvé étalé dans mon assiette, planqué sous une tonne de frites pour la peine. Un peu comme si on disait "connard" en rigolant: les féculents huileux devaient adoucir l'ignominie de la chose.
Comme tout adulte responsable né dans les années 20, mon grand-père avait du penser que tous les enfants qui ingurgitaient leur kilo mensuel de dorade au mercure auraient leur place à Harvard. S'il me voyait aujourd'hui, il se gausserait: forme humaine quelconque par trop alanguie sur un brouillon d'article et non des notes de cours, saucissonnée entre deux élèves comateux aussi peu soucieux que moi de l'enjeu des études universitaires, je dois offrir un bien pathétique spectacle.


- C'est chiant hein?
- Jamais vu ça :|


On me dit souvent d'arrêter de me rabaisser et de faire un drame de tout: force est de constater que ça marche.
Pour les autres.

Seulement voilà, j'aime me torturer.
J'aime sentir mon sternum se contracter sous l'impulsion de dilemmes inutiles, voire totalement imaginaires, tout comme j'aime trouver la solution d'un problème qui n'en est pas un.

Par ennui? A coup sûr. Mais par besoin de me remettre en question, surtout.

Même si de prime abord on peut me trouver fataliste, l'envie d'avancer, de réussir est bien là, même si les barrières et freins concordants le sont également. Comme dirait Pérusse:
"Alors t'es prêt? Ouais!! Ca va?! Ouais!! Alors on y va! Ok..."

La fatalité, c'est trop simple. C'est attendre de se prendre quelque chose sur le coin du museau, puis souffrir pour ensuite se dire "ah, je le savais.". En marketing, on appelle ça un écart entre le front et le back office. Mais je dirais plutôt que c'est de la connerie, histoire de nuancer un peu.

L'important est de trouver le juste équilibre entre audace inconditionnelle et passivité amorphe.

En fait, j'ai juste envie d'aller de l'avant même si tout me traîne et m'entraîne en arrière. Des mois, des années en arrière.
Oublier, pour faire un loft design d'un vieux pâté de Lego en plomb.


- Après on a deux heures de film!! Cool...
- Oui, "De l'hégémonie structurante de l'utopie collective au socialisme forcené"
- ...


Paradoxalement, l'envie de bouger se couple à celle de rester atone au milieu des flots. Pour récupérer. Se ressourcer. Autrement dit, s'arrêter de temps à autre sur le bas-côté et contempler, grapiller ça et là des parcelles de tranquillité, réconfort et amusement, aussi infinitésimales fussent-elles.
Malgré les périodes de doutes et d'adaptation, de transition absente au changement d'environnement le plus total, se poser et rire un coup. On en revient toujours à la même chose: trouver du positif dans un tas de merde.

Ne pas forcément s'escrimer à entrapercevoir le bout du tunnel, mais avoir connu, l'espace de quelques mois ou années le sentiment rassurant d'avoir fait quelque chose pour soi, par sa propre volonté et non par convention. Et ce malgré l'acidité embusquée des remarques déjà esquivées et à venir.

Vivre pour soi, bordel, et sans se retourner.
Juste une fois.


Voilà aussi pourquoi je n'ai jamais aimé le jeudi: c'est le jour où l'on a beaucoup trop de temps pour réfléchir à des résolutions parfois trop dures à tenir...


vendredi 20 octobre 2006

Countin' bodies like sheep.



















I said, "Do you speak-a my language?"
He just smiled and gave me a Vegemite sandwich.
Men at Work - Land down under



Ce qu'il y a de bien avec Blogger, c'est que pour poster un nouvel article, il faut cliquer sur "créer", ça donne un sentiment de supériorité suffisante.


Bref.


Hier, suite à un malencontreux concours de circonstances, j'ai été en cours, et comme ce n'était vraiment pas suivable, j'ai écrit.


Et pas qu'un peu.

On peut même dire que c'est comme un long lac de mots. J'avais envie de dire "logorrhée", mais "logos" c'est la parole, et malheureusement les mots ne m'échappent que grâce à l'inclinaison plus que vertigineuse de la tablette de 15 cm de large du Janson, et non par mes lèvres ornées d'une couche de Glamshine putassier.

Donc rassurez-vous, tout a une fin et les postes se feront sûrement rares pendant les 6 mois suivants, histoire de faire bonne mesure comme d'habitude!


Etant donné que ma vie n'est que le succédané de ce qu'elle aurait du être, rien de plus qu'un embryon incolore engendré par un conglomérat de faits divers (oui, comme dans la DH) dépareillés plus banals les uns que les autres, j'ai décidé d'opter pour la pseudo-fiction post-romancée à pronostic réversible.
Autrement dit, parfois ça sera vrai, souvent ça ne le sera pas.

Je veillerai bien sûr à ce que mes propos se contredisent et à ce que les anachronismes s'entremêlent en un ballet ridicule, le tout sur fond de digressions inadaptées et de qualificatifs outranciers. En gros: ça va être le fnu.

Les passages en gras sont tirés de dialogues réels...


Photo: une journée à Blankenberg avec les potes. Mais dans 50 ans.

mardi 17 octobre 2006

I don't care if monday's blue.























Never say forever 'cause nothing lasts,
Dancing with the bones of my buried past.

Foo Fighters - D.O.A



Et bien voilà, depuis la dernière bavure de juin, de l'eau a coulé sous les ponts et de la vodka sur mes doigts.

En fait, j'étais dans le coma des transports en commun pour aller en commu ce matin, et je me suis dit "on rigole, on picole, mais ce blog manque cruellement d'articles tristes qui vous foutent le moral par terre dès la première phrase". C'est ça qui brillait par son absence, c'est ça qui caractérisait mon manque d'inspiration de ces derniers mois: le manque de couilles d'écrire un amoncellement de mots dénués de tout humour décalé qui sied si bien à la volonté de se voiler la face, chose que j'apprécie tout particulièrement.


Manque de motivation.


Manque de l'étreinte qui vous enserre les tripes au moment le plus innopportun, celle qui vous souffle "just log on, darling, and write it down!".


Manque cruel de personnalité, surtout. Pas de "je", de tranche de vie, même pas le courage d'afficher ma tronche, alors que l'on est quand même ici pour se rincer l'oeil et se gargariser du mal-être des autres avant tout. Besoin de me prouver un quelconque changement? Perhaps. Perhaps. Perhaps.


Alors j'ai essayé de trouver un sujet triste, un peu comme si Bambi était mort d'une overdose. Pour ce faire, j'ai du plonger dans mon enfance, enfin mon adolescence.
En effet, quoi de plus triste qu'un ado gras, boutonneux et habillé comme une truite? Un ado qui fait du latin.

Il me souvient encore, mes 15 ans allaient bientôt sonner et j'étais penchée sur ma feuille de vocabulaire de type "aqua, aqua", concoctant une énième version peu soucieuse des règles de grammaire sur les aventures de César et de ses tapettes de soldats, savourant un je ne sais quoi parfumé d'insouciance, caractéristique notoire de la préadolescence de base. Pas de problème d'études, de famille, de "est-ce qu'il m'aime vraiment?", de "Fuse ou soirée DVD?", "talons ou baskets?", etc. La bonne vieille époque ou chaque geste, semblant d'implication et d'expression d'opinion personnelle n'entraînait pas un choix cornélien, une peur panique de mal faire, avec l'assurance de forcément se tromper lourdement et de ruiner sa vie, ainsi que ses chances de réussir/aimer/s'assumer/trouver sa voie et j'en passe. Non hein, ces dilemmes qui, on le verra des années plus tard, ne sont que foutaises, sont destinés aux gens qui ont 16 ans. En attendant, nous sommes bien calés dans nos 15 balais et ne pensons strictement à rien...

Un léger sourire éclairait mes lèvres alors qu'aucun murmure ne venait troubler le calme de la classe, pour une fois. Cet abus de bonne humeur totalement innocent et désintéressé n'a eu pour effet que de faire paniquer notre cher professeur, qui s'enquit immédiatement d'une quelconque moquerie de ma part par un "Johanne, pourquoi tu rigoles pour rien?" lancé à la volée, une lueur d'inquiétude au coin des lunettes.


Nous y voilà.


"Pour rien".


Si j'avais connu Manatane à cette époque, j'aurais répondu "JE TE MERDE NICOLAS". Mais en ces temps reculés, mes connaissances en matière de répartie cinglante laissaient fortement à désirer. J'ai donc marmonné un vague "Bah...comme ça", ce qui ne lui a bien entendu pas suffi. Elle aurait sans doute préféré se voir asséner un bon "votre gueule de conne me fout la gerbe, ça doit être votre chignon", car l'ado rebelle est beaucoup plus facilement catégorisable que l'ado rêveur et innocent: la sanction tombe plus vite, le problème s'estompe, une autorité supérieure donne son aval, vite fait et sans bavures. Pas de temps à perdre afin de connaître la raison de quelque chose qui n'en vaut pas la peine.

Le bonheur dérange, et ce pour l'unique raison que tout son poids tient dans sa légerté. Difficile à décrire, impossible à transmettre et à saisir dans son entierté: une absence positive du négatif?

Alors que c'était la vérité, c'est ça le pire : je souriais vraiment pour rien. Et pour personne. Juste par bien-être inconscient. Les années passant, cette théorie de la justification abusive et arbitraire devait faire preuve d'une croissance exponentielle de toute beauté.

Tout a une raison.
Tout doit se justifier.
Tout doit être bien rangé.

L'innocence, l'insouciance, le bien-être. La simplicité ne suffit plus, même le raison du rire doit être tunée et customisée à l'excès afin d'honorer la tendance actuelle qui veut que même le macramé soit cérébral et profondément complexe, histoire de dire que l'on a quelque chose dans le crâne: ce ne sont pas des fils tressés, c'est de l'ART.

La vie ne fait tellement pas de cadeaux qu'un simple sourire suffit à susciter l'émoi de qui n'a rien d'autre à foutre et ne fait nullement l'effort de se pencher sur la nature d'un acte si banal. La différence fait peur et les gens qui font la gueule ont le monopole, car eux ont forcément du plomb dans la cervelle, vu qu'ils sont torturés et tiraillés en tous sens.


Tout ça pour dire qu'aujourd'hui je rigole toujours pour rien. Je souris toute seule en me remémorant des parcelles de bonheur passé, en profitant du présent et je spécule quant à de futures parties de franche rigolade. En toute impunité.
Et ça me réconforte de voir que ça emmerde toujours autant le monde. Au moins une chose qui ne changera jamais et qui me confère un semblant de stabilité...


mercredi 7 juin 2006

Haine, soyons haine.


















J'aime pas qu'on m'appelle "Miss".


Ca déclenche en moi une vague indicible d'animosité qui sera par la suite irréversiblement liée à l'utilisateur de cet embryon de tentative de prise de contact.

Parce que "Miss", c'est le succédané de "je ne te connais pas et je n'ai pas envie de te connaître car j'en ai rien à foutre mais je donne l'illusion de m'intéresser à toi en te donnant un surnom qui n'en est pas un car il est quasi universel". Et oui, car comme l'inconnu fait peur, il est toujours bon de le ranger en catégories et sous-catégories, de préférence pourvues d'étiquettes gentiment agrémentées de préjugés dont voici quelques exemples:

-gentil mais un peu con
-louuuuurd
-n'a pas oublié d'être moche
-vient probablement d'une autre planète
-un peu salope. A creuser.
-...

Afin de pourvoir au désagrément causé par l'apparition d'une nouvelle tête, le sujet aura donc tendance à lui coller une appellation à la con. Pour un premier contact, nous obtenons donc "Miss", à mi-chemin entre "Ma Chérie" et "Hep toi là-bas". Encore que j'aurais préféré la deuxième issue mais bon on ne choisit pas...

Le fait est que même si le dégoût et l'indifférence liés à la nouveauté sont bien présents, ils n'en sont que plus inavouables. En effet, comment asséner un bon gros "TA GUEULE" à quelqu'un que l'on voit pour la première fois, qui ne nous a strictement rien fait mais qui présente comme caractéristique d'être totalement transparent et fade? Et puis, une suite pléthorique de facteurs biaisants sont à prendre en compte et pourraient nous faire regretter d'avoir jugé trop vite un individu:

-son métier
-son physique (à imaginer sans Wonderbra et maquillage)
-son humour
-sa cuisine
-son amour pour les housses poilues de bouteilles de vodka

Bref, tout ce qui ne se voit pas forcément au premier coup d'oeil et qui peut par la suite se révèler d'une importance capitale dans l'élaboration d'une relation stable et saine.
Le principal problème lié à cette situation est qu'il faut être doué d'un minimum de sens de l'observation afin de trouver l'expression adéquate.
Il est en effet beaucoup plus aisé de prendre le premier terme venu que de rechercher un surnom qui ressemble vraiment à la personne. Si l'on y réfléchit ce n'est d'ailleurs pas plus mal, sinon il faudrait se trimballer en permanence avec son quali scout brodé sur son sweat.

Mmm...Oui bon tout compte fait on va garder "Miss" ^^'


Photo: les multiples perpectives d'avenir promises par l'école orange.

samedi 3 juin 2006

100% matière synthétique part II

















Et c'est reparti...On va donner dans le vicieux et la décadence.

Il va s'agir de prouver que les apparences sont souvent trompeuses, et qu'MSN peut briser une vie à tout jamais: sous d'innocents caractères et smileys vigoureux sommeille un boa constrictor. Oui, j'exagère : en gros, c'est juste bien la honte.

Voilà donc encore deux situations affligeantes inspirées de faits divers (non pas forcément vécus, je le répète...) du programme qui nous rapproche des gens tout en nous en éloignant cruellement pour notre plus grande joie.
Alors je vous entends d'ici crier au scandale, mais ne venez pas dire que ça ne vous arrange pas de raconter n'importe quoi en toute impunité face à des cristaux liquides qui en ont vu d'autres (non, pas le Vietnam mais presque) et de ressentir ce délicieux sentiment d'être tenu à une distance plus que respectable de l'individu qui vous aurait importuné dans la vraie vie (IRL pour ceux qui ne suivent pas). Et ne me faites pas croire non plus que vous n'avez jamais profité du compte du pote chez qui vous vous trouviez, afin de déblatérer des insanités à tous ses contacts en vous faisant passer pour lui.

So nice to be somebody else xD




Première situation: le gourrage de fenêtre




*oO°FaiRy°Oo*(<:o)) - kro kro bien hihi!!! dit: et alor la jdi à steph mais alléééé kwa!!

Cédric souhaiterait vous envoyer le fichier suivant "xDogpowrn.mpeg" (17459ko)



Mmmh...La mert'hein? Mais là encore la situation est classique même si désespérante: quand on a 147 contacts dont 18 ouverts chaque soir, faut pas espérer rester intègre trop longtemps.
Une phrase malencontreuse est en effet un accident classique et la plupart du temps rattrapable. Sauf en cas de flagrant délit d'adultère, mais ça c'est une autre histoire.

La situation se complique encore si parmi ces contacts se trouve la moitié de votre famille : le coup de la syllabe "bit" de par exemple "habitude" qui se transforme en un charmant gif animé représentant une fellation (et pas toujours en ombres chinoises) reste une valeur sûre dans le domaine du gourrage de fenêtre. L'excuse du "c'est un pote qui me l'a passé, j'ai pas vraiment vu ce que c'était" reste la seule défense (inutile) possible afin de gagner du temps et de changer de sujet.



Deuxième situation: la double vie



Ou comment transformer une mignonne petite fille qui porte encore ses nattes en une fucking angry biotche qui drague tout ce qui bouge alors qu'elle n'a même pas la permission d'aller chercher le pain toute seule.

Ou comment donner des muscles, une Porsche de fonction et une barbe de trois jours à un adolescent de 14 ans qui n'a pas encore mué.

Parce que comme dirait Mr Manatane : la vie ne fait pas de cadeaux. Et nous on fait avec ce qu'on a : MSN.

En fait, on vit une époque formidable : celle du mensonge, de la subversion, dominée par les relents d'artifices presque crédibles que Photoshop veut bien nous accorder. Il est en effet difficile de reconnaître quelqu'un après l'avoir vu deux fois sur avatar de 6cm², flou et sépia. Tout comme il est quasi inhumain de ne pas fantasmer éperdument sur l'image de celui qui brille par ses dialogues enflammés...et son absence. En effet, n'importe quel signe du destin est bon à prendre afin de juger l'opposant. Citons entre autres:

-"Une phrase = 8 fautes : notre couple ne fonctionnera jamais."
-"Elle part sans dire "bye" : aucune éducation."
-"Elle croit qu'un pgm est un programme. Ca va être dur. Très dur."
-"Il possède le smiley (petittrucrosefluoquisecouedespompons) : c'est l'homme de ma vie."

Cet amas de caractères, autrefois innoncents et désormais d'une importance capitale, devient donc une base saine à la fomentation de complots et trahisons en tous genres.
On peut enfin devenir virtuellement ce que l'on ne sera jamais IRL, que ce soit un beau gosse surdoué en programmation et richissime (oui c'est incompatible dans la majorité des cas) ou une belle plante d'1m75 pour 52 kilos (au civil: 1m67, 78 kilos). Le rêve est enfin à portée de main, si simple, si tentant... La désillusion est donc parfois grande, et les rencontres souvent surprenantes car rares sont les gens possédant irl les mêmes traits de caractère qu'ils présentent online. Après tout je vais vous dire une chose : FFS, all this pain is an illusion, on est là pour déconner et jouer un rôle et s'il faut se démolir pour paraître honnête alors autant arrêter de suite!







Photo: un jour ordinaire dans les toilettes de l'Ephec.

vendredi 2 juin 2006

Let it be...


















Bon. L'heure est grave.

Parce que vous savez comme moi que quand on dit "bon", ça n'augure jamais rien de moelleux.

Par exemple:

"Bon, je dois partir", sur MSN,
"Bon, on va crever", dans la vie de tous les jours,
"Bon, la prof veut que je change la totalité de mon TFE mais elle ne m'a donné aucune consigne parce que la roulette russe c'est tellement plus drôle", à titre d'exemple totalement fictif : tant que je n'aurai pas eu mon diplôme, je ne vendrai pas la mèche.

Il semblerait que la vie ait décidé de prendre un certain tournant.

Durant trois ans nous avons ri. Souvent de nos conneries à deux balles, encore plus souvent de l'absurdité totale de ce qui nous était demandé :
"Vous me faites une présentation professionnelle sur Danone, sans PowerPoint, déguisés et sous forme d'émission télé".
Mais globalement, on a beau dire que ça nous a prodigieusement lourdé de faire des études, on va le regretter.
On va regretter le temps où on pouvait arriver en amphi en machouillant une couque de la cafèt', regretter le temps où on essayait de traduire littéralement l'horoscope flamand pendant les conférences et bien entendu regretter le temps où l'on pouvait discuter de tout et de rien tout en croquant un biscuit durant les interros.

On a donc essayé de reculer les échéances comme on pouvait : "Allez si ça se trouve on va doubler hahaha". Ok, on n'avait pas vraiment envie de doubler, mais ça ne nous effleurait même pas que cette vie de cocagne puisse s'arrêter du jour au lendemain, nous laissant glacés et amers sur le pavé plein de chewing-gums de l'avenue K. Adenauer. Et non ce n'était pas juste pour placer "vie de cocagne".

En fait durant trois ans, on n'a du penser à rien. Et là on se retrouve nus comme au premier jour, proies des entreprises ou des masters de l'Ich*c (vous savez, l'école où on reste debout tant qu'on n'a pas donné la bonne réponse...).
Moi, je dis oui. Temps de prendre ses responsabilités, d'arrêter d'étudier des conneries de définitions (une gommette à celui qui se souvient du marché en backwardation), enfin de vivre nom de dieu!!!

Mais d'un autre côté, rire toute la journée et ne pas se lever "juste parce qu'on n'a pas envie" et oublier qu'on avait cours, c'était plaisant...
Dans moins d'un mois tout le monde va se séparer et vivre sa vie, l'un à l'étranger, les autres en entreprise ou...dans leur chambre. Et on ne se retrouvera pas tous dans 10 ans, c'est juste bon pour les chansons ça.

En trois ans on en aura vécu des trucs, bons ou mauvais. Je n'oublie rien (ni personne, malheureusement ou non) et même si on n'a pas arrêté de se plaindre, en bons étudiants occidentaux et ingrats que nous sommes (cependant, tant qu'on y est, une connexion wifi NON SECURISEE reste un atout majeur de l'enseignement actuel), je sais que je vais regretter ce temps d'insouciance et de légèreté, avec la seule préoccupation de savoir chez quel portugais on ira manger notre sandwich quotidien.

Voilà l'abcès est crevé, ça me torturait l'estomac comme avant un premier rendez-vous donc merci...


Photo: Clément, Nono, Thomas et Baptiste face à la roue du destin Ajax Liquid Action. Baptiste a gagné un cabas rose.

mercredi 24 mai 2006

100% matière synthétique part I



Un jour, quelqu'un a dit: "What You See Is What You Get". J'ai ri à sa blague.


Voilà pourquoi j'ai décidé de me lancer dans un article hautement technique et sentimental, intitulé comme suit: "De l'interprétation des émoticons et autres gourmandises électroniques dans la parade amoureuse". C'est beau comme le titre d'un bouquin de Jean-Pierre Coffe mais avouez que la situation est difficilement verbalement descriptible. Et bien sûr, la rédaction de ce texte n'a absolument rien à voir avec le fait que tout le monde est en examens et d'une humeur particulièrement exécrable, au point de préférer taper dans le vide plutôt que dans une fenêtre MSN.

Enioué.

Si l'on pourrait croire de prime abord que les dialogues par messageries éléctroniques ont facilité la communication, on se rend rapidement compte de l'inverse lors de l'analyse d'une conversation ou de l'écoute des ragots dans divers lieux publics. Les signes à étudier étant tellement nombreux, des épisodes suivants verront probablement le jour...

Le domaine étudié afin d'appuyer cette théorie est donc celui d'MS-Haine, et chaque exemple d'interprétation sera agrémenté d'un dialogue fictif. FICTIF.



Première situation: les basics.


(&)*oO°FaiRy°Oo*(<:o)) - kro kro bien hihi!!! dit:
slu, sa va? (k)(l)

Cédric dit:
Bonjour.


On remarquera directement la nette propension, toute féminine, à enjoliver son pseudo de divers signes, étoiles, caniches, etc. L'individu mâle aura plutôt tendance à faire court et pragmatique: on a un prénom, autant s'en servir, FFS. Il usera éventuellement du "Céd", un jour de lâche abandon.

L'insertion de l'humeur du jour dans le sous-pseudo est également capitale pour le spécimen féminin: le monde DOIT savoir qu'elle a réussi avec brillo son TP Poterie.
Cédric est un homme. Il n'a pas d'état d'âme.

La deuxième remarque concerne l'utilisation du langage dit "SMS". Et là j'ai envie de dire stop.
Dussé-je rappeler une énième fois qu'avant même la popularisation du GSM, nous, rejetons d'IRC, pupilles d'ICQ, devions user de mille subterfuges pour parvenir à diminuer notre facture Skynet ou Wanadoo? Et donc, chemin faisant, nous nous sommes mis à écrire comme des cancres pour rogner une minute par-ci par-là. Bah oui, une heure de 56k valait un gramme de caviar à l'époque! Ok j'exagère mais à 14 ans c'était bien légitime.
Mais depuis l'avènement de l'ADSL nous avons bien entendu mis au placard ces abréviations douteuses. Enfin certaines...

BREF. On remarquera que Fairy parle un vague ersatz de français (à lire parfois à haute voix) et que Cédric n'a pas l'air des plus chaleureux.

Là vous me direz, comment tirer des conclusions si hâtives?
Finger in the cake.

Tout d'abord, Cédric n'a pas répondu au (k) et au (l) et a achevé sa phrase enfin son mot par un point, symbole de sa position plus que fermée à l'égard du monde qui l'entoure, y compris des filles à moitié à poil en 2D enfermées dans un carré de fenêtre. On peut dire que la sauce n'a pas pris.
Pourquoi? C'est là que tout se complique. Car si dans la vie réelle le manant n'aurait pu échapper à la rituelle bise de bonjour, un panel d'excuses et d'explications variées s'offrent à lui sur le net:

1) sa mère est derrière lui et vient de s'exclamer "c'est quiiiiii??" en voyant l'avatar de Fairy, maquillée à la truelle et pourvue d'un décolleté plongeant face à la cam.

2) son équipe préférée a perdu (foutus Lakers...)

3) il n'est pas d'humeur à se faire agresser par une fille dont le pseudo clignote comme un sapin de Noël et qui n'est pas capable d'aligner trois mots sans dire "lol", "hihi", "ptdr" ou le summum : "stoi ki è mignon stou loolll". (Cédric je suis avec toi!!)

Enfin on rigole mais Fairy (Marie-Louise dans le civil mais ça faisait moins glamshine, même en "MarYy") va passer la soirée à se morfondre et à se torturer le(s) neurone(s) afin de comprendre l'attitude si déstabilisante de Cédric. Elle tirera donc les conclusions suivantes: Cédric est fou amoureux d'une autre fille qui a plus de poitrine.


Deuxième situation: le désintérêt.


(&)*oO°FaiRy°Oo*(<:o)) - jvs m ts tellemen :'( dit:
jcroi kj v mourire...

Cédric dit:
^^

Et oui. Fairy pensait se rapprocher de Cédric en lui racontant l'ablation d'un de ses grains de beauté. Elle repassera.

Quant à Cédric, il a la haine. On ne saisira jamais assez la frustration d'un pgm qui a oublié de couper MSN durant un round, et qui entend un "tougoudoum" entre deux "fire in the hole". Il a donc choisi la sobriété toute japonisante du double ^. Ce qui vaut mieux pour le karma de Fairy qu'un "TG biotche tu me fais louper des frags!!!", on en conviendra.

Ce ^^ met également fin à toute tentative ultérieure de discussion. Dans la même optique, on peut également faire passer son statut en "absent" ou en "occupé". L'inconvénient avec cette technique est que la majorité d'entre nous est déjà TOUT LE TEMPS occupée ou absente afin d'éviter un éventuel contact indésirable et qu'il est donc courant aujourd'hui de se faire déranger alors que pour une fois on bossait vraiment, on a juste oublié de déconnecter le soft du diable. Ce qu'évidemment personne ne croira.


Troisième situation: le rateau


(&)*oO°FaiRy°Oo*(<:o)) - kro kro bien hihi!!! dit:
(l)

Cédric dit:
(pi)


Nous y sommes enfin. La frustration à l'état brut: la non-réciprocité des smileys.

Tout d'abord resituons le contexte: les mois ont passé, et comme dit ma mère Fairy a toujours un boentje pour Cédric. N'y tenant plus, elle a enfin osé avouer sa flamme à l'élu.

Qui a répondu "pizza".

La situation est un peu just.

Car même si elle avait déjà mentionné un (l) au début, il était accompagné d'un (k) et perdait donc de sa véracité et de sa force de persuasion. Ici il est isolé et donc impossible de mal le comprendre.

Soit Fairy va déconnecter pour revenir 5 min après et assomer Cédric de questions, soit elle va passer à l'attaque immédiatement.
Ce dernier tombera de sa chaise en apprenant ce qu'elle ressentait pour lui, il aime juste la pizza hein.
Avec ses conneries, il a raté trois rounds.



Toubicontinyoude.




Photo:
"I hope this helps to emphasize, I hope this helps to clarify, I hope you die."
Bloodhound Gang



jeudi 18 mai 2006

Pourquoi j'ai adoré Da Vinci Code...


...dans une autre vie.

Oui hein, parce que Léonardo était plus crédible en tortue. Là franchement, ils ont exagéré.

Tout d'abord, le scénario: un honnête gruyère suisse. Des énigmes prenant 200 pages se retrouvent résolues en 4 min, grâce à Google sur Vodafone. On n'admirera jamais assez la technologie.
Les voyages de 15 jours, avec recherches au Vatican et rendez-vous aves le pape s'escamotent pour faire place à un city-trip bien sympatoche, tout en décontraction et nuitées au Ritz.

Les dialogues sont passionnants et bien fournis, on sent l'intrigue palpable comme dans un roman de Danielle Steel, mais avec plus de roses. Oui c'est possible, oui.
Jusque là passons, car sinon le film aurait duré 5h, et 2h30 c'était déjà trop.

-il est quelle heure là?
-22h30 :/

*une éternité plus tard...

-comment ça 22h40???


Sinon le jeu des acteurs est à saluer car il nous a beaucoup fait rire, à défaut de réfléchir.


-oh, Sophie, attention, le suédois albinos.
-oui je sais, il est derrière le rideau.


La scène la plus délectable reste celle de la collision avec le poids lourd, mais je vous laisse la surprise de l'amusement...

Le rythme du récit est également assez concassé et accéléré, ce qui fait que nous ne retiendrons qu'une seule chose happée au hasard d'une des 3 lignes de dialogue de Robert Langdon: Jésus s'est marié avec Marie (non pas celle-là, l'autre) et ils ont eu un enfant, Hervé. Ou Sarah.

En fait pour résumer, on a un peu l'impression que le réalisateur, au moment de valider les prises, était sur le point d'aller s'envoyer un somptueux Martino et qu'il a été un peu trop indulgent. Ca ira mieux la prochaine fois, c'est à n'en pas douter...


Voilà pourquoi j'ai toujours préféré la Kriek en terrasse aux salles obscures.



Photo: Monsieur Kaël vantant les mérites du Vodkatrain, invention ô combien enchanteresse...

jeudi 2 mars 2006

What's the difference if it's yours or if it's mine?
















La situation est critique. Le marché s'écroule, New York s'affole et le Nasdaq est en ébullition: des hordes de célibataires ont envahi la planète.

Etant donné que ça serait pas mal qu'on ne reste pas comme ça toute notre vie, je vous propose une petite brand review, histoire de faire le point sur l'aspect qualitatif ET quantitatif de l'affaire.




INTRODUCTION

Situation initiale

-PDM de 5%, on tergiverse et les bargains nous filent sous le nez.
-P Promotion quasi inexistant
-Actions DM: néant
-Phase de déclin et de poids mort dans les pires cas, dilemme si on se voile la face lors des réunions avec le product manager.

Objectifs

-100% de PDM en indoor
-Packaging similaire à l'illustration ci-contre.
-Phase d'expansion et de vache à lait ou star.
-Etablir un média plan de type: "samedi on va à Batibouw pour un terrain et dimanche on va manger des crêpes à La Panne en s'engueulant sur la route".

Concurrence

-Noyau du problème: des tonnes d'autres produits beaucoup plus avantageux que nous sont lancés chaque année. Résultat: c'est la merde.
-Les importations sont de plus en plus fréquentes et le label "Made in Belgium" n'est plus une preuve de qualité. C'est même un peu la honte.

Ciblage

-Pas de chichis: les 18-57ans ayant pour but de ne pas crever seuls dans un coin. Hédonisme, Revanche du plaisir, Aventure fantastique, S.O.S ou Remise en cause des idoles: Faith Popcorn peut aller se faire foutre, nous on prend tout.

LES 6 P

Le P Produit

-Assez décevant, pas mal de fêlures et défauts de fabrication, contacter fabricant pour reco en follow-up.
-Univers produit mal défini

Le P Price

-Bien trop élevé, goût pour les restaurants de luxe à revoir absolument, sinon le ciblage est à refaire.
-Eviter cependant la price competition: un produit trop cheap attirera la ménagère de plus de 50 ans mais pas un trendsetter.

Le P Place

-Bon dynamisme, aisance SNCB-STIB quasi parfaite.
-Mais problème si sortie de l'UE.

Le P Promotion

La tuile.
-Bégaiements, mains moites, inertie totale, blagues pas drôles et bourdes en tous genres: désespoir.
-Séminaires prescrits: "Comment demander son numéro de GSM au spécimen femelle avant qu'elle ne soit divorcée avec trois gosses" et "Inviter quelqu'un à boire un verre n'a pas tué Christophe Colomb".
-Jingles et affiches kitsches à éviter.
-Packaging à redesigner sous peine d'être traité de Has Never Been.
-Panique à éviter en cas de réponse trop sèche sur MSN ou par SMS.
-Et tant qu'on y est: moins faire les cons ne serait pas un luxe.

Le P Personnel de Contact

-Rejoint le P Promotion: désespoir.
-Ecarts inquiétants entre le back et le front office :à remanier. NB : un peu plus écouter les voix dans sa tête.
-Foncer sur le client en lui demandant ce qu'on peut faire pour lui n'est peut-être pas la business value que nous tenons à communiquer mais peut parfois sauver une vie.
-Remarque: être bourré n'est PAS un plus-produit et n'apporte pas un bénéfice marque.


Verdict : Brand Review totale sous peine de finir par chercher l'âme sœur dans un fan club des "Chiffres et les Lettres" en feignant de vraiment chercher le "Compte est bon".



Merci Kotler, merci la vie.

Step up.





















Finalement quoi?

Et bien c'est un bon début.

Pas vraiment ma vie, pas vraiment celle d'un autre non, juste des mots automatiques. Que ça bouge, que ça vole et que ça claque!

On verra bien ce que ça donne, en attendant on rigole, on regarde des images et on se dit qu'on aurait mérité pire, bien pire.