jeudi 23 février 2012

Ahlala. Tu vois quand je pensais à la guérison, je voyais peut-être ça autrement en fait. Le gris n'étant pas ma spécialité, il y avait à mes yeux deux issues : crever ou être heureuse.

Sauf que non.

Et surtout, je pensais que ça allait aller vite, que ça ne prendrait même pas de temps en fait, juste une clé dans un gros cadenas rouillé et hop. Les sourires allaient repulper mes joues creuses et faire reluire mes yeux ternes et la joie allait couler comme le Dr Pepper d'une canette secouée.

Ça m'apprendra à être utopiste, prenons-le comme ça. J'ai surtout de la chance de ne pas m'être foutu en l'air le cœur ou n'importe quelle autre connerie. Heureusement qu'il reste le rhum et les barres à la noix de coco.

Dorénavant, je vais lire des étiquettes, pendant approximativement tout le reste de ma vie, sauf les derniers mois où j'en aurai tellement rien à foutre que je ferai exprès de manger du pain, TOUT LE TEMPS.

Ce qui est drôle c'est qu'à la base, je ne suis même pas auto-destructrice. Vu que pour détruire quelque chose, il faut l'avoir construit auparavant, ce qui après des années d'écrabouillage d'égo est impossible.
Ce qui est encore plus drôle, c'est de confier à quelqu'un comme ça une maladie où une simple miette de chapelure de croquette peut l'envoyer au lit pour deux jours de douleur pleine et ronde, histoire de ne jamais le laisser oublier qu'Elle est toujours là. Qu'Elle sera toujours là. A volonté, comme un mauvais buffet chinois.

Il me semblait bien qu'on ne pouvait pas se quitter comme ça.

mardi 17 janvier 2012

Pendant longtemps, j'ai cru que dans le domaine médical, il fallait agir. Apparemment pas. Ici il va plutôt falloir attendre. Attendre que la situation se déglingue au maximum. Et jouer avec le feu, pour arriver à provoquer des symptômes bien puissants, à la limite du supportable (ou de l'insupportable, ça dépend où on se place). Parce qu'ici il ne me reste pas grand-chose à tenter, à part un combat psychologique: me barrer d'ici et faire semblant que tout ça n'a jamais existé. Sincèrement, je ne vois pas d'autre solution. Alors je vais probablement prendre mes petites mains, ma grosse valise et ma motivation pour changer de pays. Et laisser ici mon inconscient et mes récepteurs synaptiques.

vendredi 23 décembre 2011

Demain, c'est malheureusement le réveillon, inutile de se voiler la face. D'habitude, je joue le jeu tu vois. Ça m'éclate d'acheter des cadeaux, de préparer un menu et dans la rue il y a cette ambiance spéciale, qui fait qu'on sait qu'à peu près tout le monde est en train de faire la même chose. Mais cette année, c'est un peu différent... C'est juste qu'il me manque une personne, que je ne pourrai pas l'appeler le 25 (alors que les années précédentes j'y pensais parfois de justesse) et à qui je ne pourrai pas offrir de pâtes de fruits. Ainsi va la vie, no hard feelings...mais bizarrement je ressens plutôt de la culpabilité, comme si j'allais renier ma tristesse et mon trou au coeur en mangeant de la bûche et en ne prêtant pas attention aux bêtisiers à deux balles. C'est en l'écrivant que je me rends compte à quel point c'est bête, d'ailleurs.
Bref, quelques jours après cette soirée fastueuse, je m'envolerai (en car...) pour Londres, histoire d'aller me promener dans des rues d'un gris différent.

mardi 20 décembre 2011

Bordel mec, j'ai la rage. Mais en bien. Comment expliquer à quelqu'un ce genre de truc? C'est bien d'avoir la rage, parce que ça empêche de s'apitoyer sur son sort, ça retient de tomber dans la dépression et ça donne envie d'aller voir plus loin, juste pour faire bisquer la douleur. Souvent je serre les mâchoires et je souris un peu en même temps, mieux vaut ne pas savoir ce que ça donne de l'extérieur d'ailleurs, mais je me sens presque bien quand je me sens mal. Parce que ça veut dire que je ne suis pas si morte que ça de l'intérieur, que mes tripes ont toujours une utilité, que quelqu'un, dans mes rêves, me sauve encore. Mon abdomen se distend, mon poing se serre, mes dents grincent. Rituel un peu lancinant et désarticulant, comme de la psy goa mais en très très lent.
Ça me fait penser que ça fait trop longtemps que je ne suis plus allée danser...

samedi 17 décembre 2011

C'est marrant, j'avais oublié ce que ça faisait... Cette année a été rugueuse, amère et acide à la fois, du coup je ne m'y attendais pas, je vivais un peu en-dehors de ces préoccupations, à clamer que la solitude était ce qu'il me fallait le temps de me soigner. Alors qu'au fond de moi, je savais très bien que non tsé... Du coup quand il a débarqué, j'ai bien essayé de tenir bon au début, mais quelque chose m'a attirée vers lui. Une profondeur dans le regard, comme une blessure mal refermée, quelque chose de très fort, en tout cas... Et donc, j'avais oublié à quel point c'était doux de penser à quelqu'un comme ça. D'un côté j'ai très peur d'y croire, d'un autre, je crois que ça me plait vraiment bien...

vendredi 16 décembre 2011

Enfin. Un peu d'espoir et du changement et de la vie d'avant et tout qui tourne et pour finir je ne sais plus trop. Les larmes sont au bord de mes paupières, mais pas menaçantes, juste chaudes et réconfortantes, juste pour dire "t'inquiète, on est là et on veille sur toi", pas des larmes de tristesse mais juste de plénitude, d'apaisement, de calme. Des larmes de calme. J'aurais jamais cru. J'ai pensé mourir plusieurs fois cette année, j'ai élaboré des plans pour les replier aussitôt, j'ai vu des marques sur mes poignets mais elles ont disparu. Je me sens bien et en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que ça ne durera pas, que tout ça n'est qu'une blague cruelle qui ne fera que m'érafler un peu plus. Raison supplémentaire de profiter de chaque instant, comme si c'était le dernier, tout simplement.

vendredi 4 novembre 2011

Tu sais, parfois j'ai un peu envie de parler. Pas d'aller pomper l'air de tout le monde en imposant la douleur et la fatigue et "je" blablabla, mais juste de parler à une personne, de préférence susceptible de ne pas m'envoyer un truc tranchant à la gueule. Juste pour raconter des trucs et ne pas devoir tout justifier. Mais y a pas. En ce moment, personne n'est taillé pour le rôle. D'un côté, tant mieux pour eux.
Parfois je me dis que je suis trainee retired, en anglais pour faire moderne, ou juste pré-pré-retraitée. Un avant-goût de ce que doivent ressentir les vieux en maison de retraite, somme toute.  C'est génial, à 27 ans, de pouvoir se dire qu'on ressent cette détresse, cette envie de parler coupée par un "non mais je vais l'emmerder avec mes histoires", cet étranglement quasi permanent. Ce pathétique, somme toute.
Ce qui me rassure, c'est qu'avec l'entraînement intensif que je su(b)is maintenant, impossible de me foutre dedans plus tard. Tu peux pas test.